Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
LETTRE HUITIÈME


l’air grave, important ; invariablement cravaté de blanc ; il a une grosse voix, de gros yeux, le teint bourgeonné, et possède encore une demi-douzaine de cheveux qu’il ramène précieusement de la nuque sur son front.

C’est lui qui occupe la chambre d’honneur. Il faut avouer que je n’ai pas de chance pour les débuts de mon observatoire de droite, car je n’irai certes pas m’enquérir de ce que fait chez lui le solennel Me J…, et comme il est ici pour un mois, vois un peu quelle lacune dans mes études !

Nous avons deux jeunes mariés de l’année, deux tourtereaux, que j’aurais vivement souhaités pour voisins ; avec ceux-là, du moins, j’aurais été sûre d’apprendre quelque chose. J’ai assez intrigué en leur faveur, mais ma tante s’est montrée inflexible : les droits incontestables de l’avocat lui ont assigné la première place.

4.