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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Elle délaça d’abord ses bottines, et mit à découvert, pendant cette opération, un mollet dont les belles proportions eussent fait honneur à la Diane chasseresse ; sa robe ôtée, je vis des bras… des bras dignes de remplacer ceux qui manquent à la Vénus de Milo ; le corset ayant bientôt pris le même chemin que la robe, j’aperçus une gorge d’une rigidité marmoréenne. Je ne revenais pas de ma surprise, lorsque la chemise tomba et me laissa tout le loisir d’admirer une taille souple et fine, s’attachant à des hanches d’une magnifique ampleur, puis des cuisses et des jambes d’une rondeur, d’une perfection, d’une pureté de forme à faire rougir d’envie la Velléda du Luxembourg, qui n’est qu’une cagneuse comparée à ma tante.

Celle-ci, du reste, semblait se considérer avec infiniment de plaisir dans l’armoire à glace qui se trouve au pied de son lit, et qui