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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


À tout hasard, j’ai mis de l’huile à mes serrures ; elles sont maintenant d’une discrétion merveilleuse. Je m’habitue à ouvrir, à fermer, à entrer ou sortir de façon à ne pas éveiller les susceptibilités de l’oreille la plus délicate. Viennent les occasions, elles ne m’échapperont pas par ma faute ; tout ce qu’un bon général peut faire pour assurer le succès, je l’ai fait.

Puisque nous sommes munies chacune de notre observatoire, nos confidences vont se multiplier et ne manqueront sûrement ni de variété ni de piquant. Ma tante compte cet été sur de nombreux visiteurs, ainsi attends-toi à une chronique intéressante ; tâche, de ton côté, d’avoir autre chose à regarder que des pincettes ; en vérité, ce serait par trop triste ! Je t’écris précisément aujourd’hui parce que, la nuit passée, j’ai rêvé de toi. Je te donne à deviner ce que j’ai fait en m’éveillant.