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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


ment plus ardents ; je me roule sur le corps inerte de Jeanne en proférant des cris insensés ; ma bouche sur sa bouche, j’aspire son souffle, je bois son haleine ! Bientôt, haletante, pantelante, je me laisse aller, vaincue de nouveau par le plaisir, aux côtés de celle que je venais d’initier à nos grossières jouissances terrestres, en attendant qu’elle en put savourer d’autres plus épurés, plus en harmonie avec sa nature et ses aspirations.

Ce bienheureux anéantissement ne pouvait durer toujours ; peu à peu nous ouvrons les yeux, nous revenons à nous, et voilà Jeanne repentante, tout en larmes, et demandant pardon à Dieu, à la sainte Vierge, du plaisir que je lui ai fait goûter ! L’ingrate essaie de se soustraire à mes baisers, et veut regagner sa chambre pour y implorer à l’aise la rémission de ce qu’elle regarde comme un énorme péché.