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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


moi-même, en sentant frémir sur le mien ce corps délicieux, dont je constatais à loisir toutes les perfections. Ce contact seul me met hors de moi ; avant d’avoir rien pu tenter de sérieux, trahie par mes sens, je tombe sans mouvement sur le sein de Jeanne ; elle me croit dominée par l’effroi, et devient presque brave pour m’encourager à son tour.

Un peu remise, et surtout plus calme, cette fois je mets l’orage à profit ; je combine une attaque en règle. Au premier coup de tonnerre, ma main touche le but et s’y maintient, en dépit d’une forte résistance.

— Albertine, que faites-vous ? s’écrie l’infortunée, qui se sent tomber de Charybde en Scylla.

— Quoi donc, chère Jeanne ?

— Votre main…

— Eh bien !…

Ici éclairs et tonnerre ; je me poste de façon à n’être pas délogée.