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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


faisait ses premières armes sous ma direction.

La chère enfant n’a pas eu à subir les cruelles épreuves par lesquelles il t’a fallu passer, mais si le lendemain son charmant visage ne portait pas les traces de fatigue et de souffrance qui se voyaient sur le tien, pauvre chère victime, elle n’était ni moins confuse que toi, ni moins rougissante ; rien de plus amusant que son air embarrassé ; elle n’osait plus lever les yeux : c’était un ange chassé du ciel, dépouillé de ses ailes.

Tu le sais, je cherchais un moyen d’arriver à mon but sans rien risquer ; la chose était difficile, et j’avais déjà imaginé et rejeté bien des projets, lorsque le hasard, plus habile que moi, me servit à souhait.

Pendant que tu te préparais là-bas à faire oublier nos meilleures comédiennes, ce dont je te crois parfaitement capable, nous avions ici une chaleur accablante. Vers dix heures,