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LETTRE VINGT-QUATRIÈME

Enfin elle est d’une naïveté qui passe toute expression, et, malgré cela, ne manque pas d’un certain esprit naturel, qui se fait jour parfois au moment où l’on y pense le moins.

Voici par quel concours de circonstances nous possédons cette sainte en herbe. La tante est morte dernièrement ; la gouvernante, une Yvonne quelconque, s’est mise en route avec la nièce, et l’a ramenée à M. de K…, vieux loup de mer, qui vit à Paris en garçon ; celui-ci ne sachant que faire, dans sa cabine, de cette jeune fille qui lui tombait ainsi du ciel, s’est empressé de s’en débarrasser en notre faveur.

Outre sa fille, M. de K… est orné d’un neveu, marin comme lui, à qui Jeanne est fiancée depuis l’enfance. On n’attend plus, pour célébrer l’union, que le retour du prétendu, engagé dans une expédition lointaine, et comme on ne compte guère sur lui avant deux ou trois mois, j’espère mettre