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LETTRE VINGT-QUATRIÈME

Encore si j’avais été là ! je me serais efforcée d’alléger des souffrances qu’après tout, soyons franches, tu t’es attirées, ma chérie.

Écoute donc, c’est ta faute, ta très-grande faute ; au lieu de laisser ce malheureux Lucien sécher sur pied, si tu avais eu quelque pitié de lui, pareille chose ne serait pas arrivée.

D’abord, au lieu d’assister seule au spectacle, petite égoïste, tu aurais eu un cavalier servant, plaisir dont tu as été privée ; et puis, le rideau baissé, Dieu sait comment le duo se serait tout naturellement transformé en quatuor, et combien de reprises il aurait eues ! Puisque tu ne l’as pas voulu, ne t’en prends qu’à toi des ennuis de la solitude et du vide cruel dont tu as eu à te plaindre.

Profite de la leçon, et amende-toi.

Je te l’avouerai, mon Adèle, en toute autre circonstance, ton portrait à la flamande de