Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Je te le confesse, j’en étais venue à jeter un œil d’envie sur sa victime !

Quant à elle, la bonne fille, toujours protestant, toujours contrainte de céder, elle était en ce moment sur le lit, livrant, bien malgré elle, aux regards avides de son persécuteur, tous les secrets de sa luxuriante beauté.

À cet aspect, le délire du petit homme ne connaît plus de bornes ; il s’élance d’un bond, con furia francese, vers l’autel sur lequel il doit sacrifier, et le tient longtemps et étroitement embrassé.

Rose ne songe plus à gémir ni à pleurer : de voluptueux frissons parcourent son beau corps ; toutes les interjections heureuses de la langue française voltigent tour à tour sur ses lèvres entr’ouvertes par le plaisir, et lorsqu’enfin, quittant sa position anormale, le vaillant petit avocat, plus redoutable que jamais, consomme le sacri-