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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


tours ! quelles épaules ! quelles hanches. Des cuisses et des jambes taillées en plein marbre, comme les colonnes d’un temple ! Et tout cela ferme, résistant ! C’est à peine si la gorge, malgré son poids énorme, incline sa rose extrémité !

Aussi l’avocat n’était-il plus un homme ; c’était un satyre, moins les pieds de bouc et les cornes. Il rugissait d’admiration ; ses mains erraient çà et là, à tort et à travers ; ses lèvres s’imprimaient sur tout ce qu’avaient touché ses mains ; semblable à l’ogre des contes, il se plongeait dans une gigantesque orgie de chair fraîche !

Bientôt ces préliminaires ne lui suffisent plus : en face d’une Ève si attrayante, il veut user des prérogatives d’Adam, et se débarrassant de sa robe de chambre, il se trouve, lui aussi, dans le costume de notre père commun.

Ah ! ma chère, comment te dire ce que