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LETTRE VINGT-TROISIÈME

Tu me complimentes sur l’exactitude de ma dernière narration ; mon Dieu ! ma tâche était facile, je remplissais l’office de sténographe : j’écoutais et j’écrivais. Aujourd’hui, quelle différence ! Ce que j’ai vu, j’y crois à peine moi-même quand je me le rappelle, et il faut te le faire toucher du doigt !

Enfin, je me recommande à ton indulgence et je compte sur ta perspicacité.

Reprenons l’histoire au point où je l’ai laissée.

Le lendemain de la chaude affaire que tu sais, il y eut relâche à mon théâtre ; cela se comprend : la prima donna, vu les fatigues et l’émotion inséparables d’un premier début, avait bien le droit de s’accorder un congé.

La nuit suivante fut la répétition de ce que j’avais déjà entendu, moins la partie pathétique ; Rose s’aguerrissait. En dépit de