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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


plaisir, imparfait peut-être, mais dégagé du moins d’incessantes terreurs ?

Ouf ! voilà une phrase qui a dû certainement m’être inspirée par quelque philosophe du dix-huitième siècle, sur lequel j’aurai marché ces jours-ci sans m’en apercevoir.

Pardonne-la-moi, et laisse-moi te dire tout simplement que M. Lucien est un vilain indiscret. Ce n’est pas gentil de divulguer ainsi les secrets que l’on surprend à des femmes. Tu le gronderas de ma part, entends-tu, quand tu auras acquis ce droit-là. Sera-ce bientôt ?

Je te quitte, quoique j’aie encore bien des choses à te dire ; les soins de mon pensionnat me réclament. J’y introduis toutes sortes de réformes. Monsieur me laisse maîtresse absolue ; il n’est occupé qu’à me regarder avec ravissement. Je taille en plein drap.

Adieu, chère Adèle ; tâche de m’écrire bientôt.

Albertine.