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LETTRE VINGTIÈME


révoltée, penser qu’il existe des hommes capables de rechercher ces dégoûtants plaisirs. Pouah !

J’en veux à ton Lucien ! Qu’avait-il besoin d’exhumer de pareils personnages ? Que ne laissait-il ces turpitudes enfouies dans un bouquin ?

Il n’a pas fallu moins, je t’assure, que la gracieuse photographie de mesdames Eulalie et Anaïs pour me réconcilier avec lui.

À la bonne heure, cela se comprend.

Nous autres, filles infortunées, en qui la nature a mis des désirs aussi impétueux que chez les hommes, et qui ne pouvons cependant céder aux douces exigences de notre tempérament, sans voir se dresser à nos côtés la misère et la honte, sans payer par des souffrances inouïes un seul moment d’abandon et de faiblesse, sommes-nous donc si coupables, après tout, quand nous cherchons dans les bras l’une de l’autre un

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