Page:Un été à la campagne, 1868.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


Ne le fais pas trop attendre, ce pauvre garçon.

J’arrive à la partie sérieuse de ma lettre, à mon avancement. Eh bien ! chère petite, il est en bonne voie ; à moins d’accidents qu’on ne peut prévoir, dans trois mois au plus je serai madame R…

Le matin du jour où je t’écrivais, je te disais, tu te le rappelles, que monsieur n’avait pas encore retrouvé la parole. Le soir, il me fit prier de passer chez lui. Assez émue, je me rendis à cette invitation.

Je vis un homme décidé à une démarche héroïque, bien que fort embarrassé de formuler sa résolution.

Après un exorde des plus diffus, dans lequel il rappela la scène de la veille en s’excusant de son mieux, il commença un discours où se heurtèrent pêle-mêle l’oraison funèbre de la défunte, l’éloge de ma vertu, le tableau touchant du bonheur que goûtent