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si vous tombez, ils vous insultent ; si vous triomphez, ils vous envient.

« Vos témoins, eux, vous aiment ; leur vœu ardent, leur espérance muette, leur seule présence, double votre courage. Ils sont, dans toute l’acception du terme, vos seconds. Ils n’ont pas besoin d’être forts eux-mêmes ; au contraire, les plus faibles valent souvent mieux. Rien qu’en vous regardant, ils vous aident. Vous vous sentez suivi, défendu, protégé par leurs yeux attendris et fidèles. Vous pouvez, dans ce duel de la vie, être tout au combat, à l’attaque ou à la parade ; ils veillent, ils vous gardent. Vous savez que si vous êtes blessé, il y a là quelqu’un pour vous secourir, et, si le coup est mortel, quelqu’un pour pleurer. Vous savez que vous avez là des mains prêtes à se tendre vers vous, des cœurs à vous qui battent, et vous êtes tranquille parce qu’ils sont émus, et vous êtes rassuré parce qu’ils tremblent. »

Ne semble-t-il pas que cette page, écrite d’élan par Paul Meurice, ait été pensée avec une reconnaissance attendrie par Victor Hugo ?