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sance. C’est ainsi que nous apparaissent Michel-Ange, Léonard de Vinci, Machiavel lui-même, seuls debout, seuls indomptés dans l’anéantissement, dans l’avilissement de tous. L’Italie est aux mains des barbares ; l’artiste se fait de l’art une patrie. Le droit est mort ; il se fait de son génie une justice. »

L’auteur dramatique, qui leurre ainsi son patriotisme, rentre dans l’action quand elle s’élève au drame. En 1869, Paul Meurice courait au combat. Le Rappel se fondait. Il battait intrépidement la charge, sous la mitraille des procès. Paul Meurice fut un des plus énergiques. Quand l’imprimeur intimidé refusait ses presses ; quand le découragement paraissait si naturel qu’il séduisait comme un devoir de dignité, Paul Meurice résista, et battit le rappel dans le Rappel même pour rallier ceux que l’Empire écœurait.

Pendant l’année terrible, il resta à son poste. Une méprise des vainqueurs de la Commune, méprise bientôt réparée, frappa le journaliste sans aigrir le poète. Après la guerre étrangère et la guerre civile, Paul Meurice, sans se désintéresser de l’action politique, ce qui lui est impossible, retourna de nouveau à l’œuvre littéraire.