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plus au drame. Il rend pleine justice aux puissants talents qui élèvent toutes les questions quotidiennes ; mais il a besoin, lui, de la tempête pour se sentir emporté.

Le 24 février 1848, il avait pris son fusil, et il a publié un très vivant récit de rentrée de la garde nationale à l’Hôtel de Ville. Le lendemain, il déposait le fusil, pour prendre la plume et fonder l’Événement.

Faut-il rappeler les condamnations absurdes qui frappèrent ce hardi journal ?

Paul Meurice était en prison avec Jourdan, du Siècle, Nefftzer, de la Presse, Auguste Vacquerie, Charles et François-Victor Hugo, quand le coup d’État fut commis. On n’eut pas besoin de l’arrêter.

Lorsqu’il sortit, la politique n’était plus possible. La botte sanglante tenait sous elle la presse. Paul Meurice avait écrit Benvenuto Cellini en prison. Il dédia, ainsi que je l’ai dit plus haut, le drame à son frère ; mais il voua l’âme de son héros à l’héroïsme exilé, et dans la préface il disait noblement :

« Notre idéal ressemble plus qu’on ne l’a cru à la figure réelle de Benvenuto, ou tout au moins en général de l’artiste de la Renais-