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V


Il me reste à parler du rôle plus militant, c’est-à-dire du rôle politique joué par Paul Meurice.

Dans le fragment de la préface de la Famille Aubry que j’ai cité, on sent une profession de foi positive, autant qu’un programme philosophique et littéraire.

Nul n’a le droit d’écrire quoi que ce soit dans ce siècle, s’il n’en partage pas les angoisses, les fièvres, les espérances ou les désenchantements. Être le confident des Châtiments et s’en tenir à l’idylle ; revoir les feuillets de l’Histoire d’un Crime et ne se sentir aucune colère contre les criminels, ce serait une infirmité mal dissimulée par le talent.

Paul Meurice est trop vaillant dans ses rêves pour n’avoir pas été un lutteur solide contre les réalités outrageantes de l’Empire ; mais il est, avant tout, journaliste d’inspiration, de sentiment. Il prend sa place au premier rang dans une mêlée, dans un assaut ; mais le tempérament dramatique domine la vocation du journaliste et la modère, quand la situation n’est