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Quant au roman de Césara, c’est un de ces livres de passion, d’érudition humaine, d’expérience politique et sociale qu’il faut relire avec respect, même quand on ne les relirait pas avec le plaisir romanesque qu’on y trouve.

George Sand, après une première lecture, écrivait à l’auteur :

« C’est très grand, très beau, très neuf, très hardi ; c’est un grand idéal, très humain, vivant, palpable. C’est l’homme du temps, c’est le produit de l’âge où nous vivons, c’est de l’histoire ; et rarement, dans l’idée, le roman a monté plus haut… »

Voilà le cri d’une conscience d’artiste, qui sent avant de raisonner ; mais la réflexion, l’analyse confirment les joies d’une première lecture, et donnent deux fois raison à George Sand.

Dans Césara, Paul Meurice a abordé, le premier, un thème sur lequel, depuis lui, on a exécuté beaucoup de variations, et si je m’abstiens de comparaisons faciles à faire, je puis dire que personne n’a peint plus sobrement, plus humainement, et n’a résolu plus dramatiquement ce problème : l’immolation volontaire d’une probité politique à un devoir d’or-