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et tout intime ce livre essayera de peindre… »

Combien de romanciers de l’heure actuelle se donnent une tâche de cette élévation et s’appliquent à cette leçon ? Le roman n’y perd rien. Noué et pathétique comme un simple roman d’aventure, il dissimule sous un drame poignant l’intention sévère, et c’est la méditation qui la dégage, après qu’on a pleuré !

Cet intérieur d’un vieux conventionnel qui a donné sa vie à la justice et qui veut revivre dans ses enfants justes et droits, ce duel de deux frères que la passion emporte, mais que l’honneur arrête au seuil du fratricide, toute cette histoire forte et poétique dans sa réalité a un attrait devenu bien rare. Je m’étonne que Paul Meurice n’ait pas transporté au théâtre ce drame, tout fait et si bien fait.

Les Tyrans de village, publiés une première fois sous le titre de Louspillac et Beautrubin, révèlent une face du talent de Paul Meurice moins connue, celle de la gaieté et même de la bouffonnerie. Son rire est aussi large que son enthousiasme a d’envergure ; mais l’esprit reste fin dans l’abandon, et l’École des propriétaires, une pochade qui complète le volume des Tyrans de village, est d’une verve exquise.