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actions, mises en relief dans de beaux cadres, le romancier a une valeur d’observation, un charme de réalité et de poésie qui donnent à ses livres une haute portée philosophique, en les maintenant dans le domaine des romans les plus émouvants.

Je viens de relire la Famille Aubry et sa préface. L’auteur définissait ainsi le but de son œuvre :

« Jusqu’à présent, la liberté nous est apparue surtout comme la victoire, comme le bien, comme le droit. Oui, sans doute, elle est le droit, le droit heureux, glorieux et sacré ! mais elle ne va pas sans la responsabilité qui est sa loi austère, et sans la volonté qui est son rude devoir. Avec la liberté et pour elle, il faut sans cesse agir, travailler, penser, résoudre, persévérer…

« Tous ces enfants ont peur d’être hommes ! ils crient parce qu’ils doivent marcher et vivre par eux-mêmes et s’arracher aux bras et au sein de leur vieille nourrice, la Fatalité…

« Ce vertige et cette fatigue de la liberté est notre infirmité et notre douleur, la douleur et l’infirmité que dans un ordre tout moral