Page:Ulbach - Paul Meurice, 1883.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’intention du changement de nom a été patriotique ; mais l’effet n’est pas national. Quoi qu’il en soit, jamais pour les fidèles de 1840, si républicains qu’ils soient, la place où le Louis XIII de Marion de Lorme est indéracinable, comme l’arbre qui soutient son cheval, ne s’appellera la place des Vosges. Cette place, qui est un musée pour tous, est pour nous comme une de ces cours, précédant les mosquées, qu’on rencontre en Espagne, où les Maures faisaient leurs ablutions avant de pénétrer dans le sanctuaire. Son nom ne choquait pas plus que celui du vieil empereur carlovingien, donné à notre collège, et Corneille l’avait consacré, avant que Victor Hugo l’illuminât.

En 1842, Paul Meurice et Auguste Vacquerie publièrent leur amitié par un travail en commun sur Shakspeare. Théophile Gautier était de la partie. On joua Falstaff à l’Odéon, et, l’année suivante, le Capitaine Paroles. En 1844, les deux amis, que leur rencontre quotidienne chez Victor Hugo encourageait à l’audace, firent représenter cette Antigone, traduite de Sophocle, qui agita si profondément l’attention, et qui démontra que les prétendus