Page:Ulbach - Paul Meurice, 1883.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

II


Ne pas se lasser d’admirer et de se dévouer à ce qu’on admire, c’est rester jeune.

Paul Meurice a trouvé le moyen de ne pas vieillir. Il semble que si les années de jeunesse et de virilité ont compté double pour lui comme pour d’autres, pendant l’âpre traversée de l’empire, elles ne se sont multipliées que pour lui faire une provision de forces accumulées.

Sans doute il a neigé sur la tête et le front vaste s’est dégarni, sans doute la moustache a grisonné ; mais l’œil abrité garde son rayon vif et droit ; la bouche, son pli correct ; le menton, sa carrure où siège la volonté ; le geste et l’allure, leur précision rapide.

Je me souviens d’un médaillon d’Auguste Préault donnant le profil net, et presque farouche vers la vingtième année, de cette physionomie de Gaulois. On eût dit l’image en bronze d’un soldat de Vercingétorix, mais d’un soldat lettré, capable de réfuter les commentaires de César.

La ressemblance persiste ; mais la mélancolie