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génie d’admirer qui est le frère cadet du génie de créer.

Cette vertu de l’intelligence est si bien le fond de sa nature artistique et littéraire, elle est si bien son idée fixe, que dans toutes ses pièces, comme dans tous ses romans, il donne à ses héros, pour mobile de leurs actions, le besoin de se dévouer. Si j’avais la place suffisante, moi qui viens de relire son œuvre entière, je montrerais, depuis Benvenuto Cellini jusqu’à Fanfan la Tulipe, depuis la Famille Aubry jusqu’à Césara, que Paul Meurice n’a jamais fait que varier, sans l’épuiser, ce thème magnifique du dévouement, pratiqué par lui-même, comme il l’avait conçu pour ses héros.

J’ignore si cette intimité avec les premiers écrivains de ce temps a donné souvent à Paul Meurice le droit d’être écouté quand il insinuait un conseil. Je le crois, à l’estime reconnaissante dont son amitié est toujours payée ; mais je sais que cette familiarité avec le génie, que cette habitude de le pénétrer a fortifié dans le directeur littéraire du Rappel une sûreté de critique, une rapidité de jugement que j’ai expérimentée pour ma part, et que beaucoup