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du gros accent de la Normandie, pourrait dire, avec Montaigne,

« Qu’il aime par-dessus tout un parler simple et naïf, tel sur le papier qu’à la bouche, un parler succulent et nerveux, court et serré, non pédantesque, non fratesque, non plaideresque, mais plutôt soldatesque. »

Le parler soldatesque préféré par Montaigne n’était pas le parler brutal des casernes ; c’était le parler net du champ de bataille. A. Vacquerie est du régiment de Montaigne.

Ce batailleur obstiné pourrait être l’oisif, l’amateur de tableaux le plus exercé. Mais ne travaillant pas pour faire fortune, il trouverait absurde de ne plus travailler, parce qu’il n’est pas pauvre. Il a réglé sa vie, la trouve bien pour son honneur et pour son bonheur, et n’y veut rien changer. Ce qui n’appartient pas au journal, au théâtre, à la poésie, est à la famille. Il s’y laisse prendre tout entier.

Il vit avec ses neveux et nièces, petits-neveux et petites-nièces, dans un appartement confortable et sans prétention de la rue de Richelieu. Dois-je pousser l’exactitude du document jusqu’à donner le numéro de la maison et compter les marches de l’escalier ? Ne me