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probablement séparées de très bonne heure ; une d'elles a quitté son domicile antique, les versants boisés du mont Oural et les riantes vallées de l'Obi pour émigrer vers l'ouest où elle a habité peut-être des siècles entiers, au centre de l'Europe, comme peuplade puissante, industrielle et civilisée. Les migrations suivantes ont forcé ce peuple de reculer vers le nord où, entouré de lacs limpides et de forêts vierges, il a trouvé un asile qui lui permettait de vivre à son goût et de développer sa riche langue.

Les dominations suédoises, ainsi que le pouvoir des Russes, n'a jamais été exercé que superficiellement en Finlande et n'a pu altérer ni les anciennes traditions ni la langue des aïeux. Même les Lapons et les Esthoniens ([1]), plus exposés que leurs frères, ont su conserver le cachet caractéristique de leur idiome, qui n'a subi que de légères modifications.

Les Finnois de l'est habitent encore aujourd'hui la demeure de leurs ancêtres. Les Magyares ont quitté vers la fin du VIIIe siècle, subitement, cette belle contrée où ils avaient mené une vie de chasseurs et de pâtres. Une vie guerrière s'est éveillée

  1. Le livonien est en train de disparaître peu à peu.