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nent de l'Asie, dit un écrivain français, la langue magyare est une des plus jeunes ; la séve de la vie physique y abonde, et aucune peut-être ne renferme dans son organisme moins d'éléments étrangers. » Le génie de la langue hongroise est fidèlement caractérisé par ces paroles.

La richesse de ses mots et de ses expressions tient du prodige ; sa merveilleuse accentuation et la combinaison harmonieuse de ses voyelles lui prêtent un certain charme doux et mélancolique qui s'observe surtout dans les chants du peuple. Un fameux orientaliste a dit jadis qu'il n'y avait pas de langue pouvant lutter avec le magyare comme perfection de construction et comme sonorité.

Basé sur ce que nous avons dit dans les chapitres précédents, nous pouvons compter l'idiome magyare au nombre des langues finnoises ou tchoudes. Il n'est pas encore suffisamment démontré si cette langue dérive du finnois de l'ouest ou du finnois de l'est; mais tout porte à croire que c'est de cette dernière branche de la race touranienne-altaïque que le magyare fait partie.

Les deux familles finnoises ou tchoudes se sont