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n'en mentionnerons que deux. La langue des Székelys en Transylvanie, peu euphonique parce que ces Magyares de l'extrême Est ont une manière détestable de traîner les syllabes ([1]). Bien plus important pour l'histoire philologique de la langue même est le parler des Palocs ([2]) qui, par ses longueurs, se rapproche insensiblement de la langue primitive, preuve : les incunables. Dans cette langue, l'á (long) est souvent précédé d'un u (ou) ; par exemple vár, vuár, le château ; bátya, buátya, le frère aîné. La même habitude règne quant à l'ó (long) ; par exemple, só, suó, le sel ; tót, tuót, le slave ; szó, szuó, le mot.

Et ainsi de suite.

Grande a été l'influence exercée par les langues

  1. Les Székelys sont un rameau de la race magyare sur l'origine duquel existent les versions les plus contradictoires. D'après quelques-uns (Toldy, p. e.), ce seraient les derniers débris des Huns restés dans le pays; d'après d'autres, les restes d'une race tartare, et d'après d'autres encore, tout simplement des magyares laissés dans le pays pour surveiller les frontières de l'Est pendant que leurs compatriotes parcouraient les vallées du Danube et l'Allemagne centrale. Cette dernière version nous paraît la plus vraisemblable.
  2. D'après Toldy, c'est un des noms que les anciens magyares portaient auprès des monts Caucase.