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Il y a là encore une particularité que nous voulons mentionner. Les racines dans la langue finnoise sont toutes à deux syllabes, tandis qu'elles sont monosyllabiques dans le magyare ([1]). Ne voyons-nous pas là une analogie rappelant celle qui existe entre le latin et le français. Une tendance prononcée, pour ainsi dire, que possède chaque langue moderne vers l'abréviation. Aussi, dans les dialectes magyares ([2]), on voit les vieilles formes et on peut observer, ainsi que dans les incunables ([3]) (une Oraison funèbre datant du XIIe siècle ; une traduction de la Bible du XVe siècle et la légende de sainte Marguerite du commencement du XVIe siècle), que les préfixes ne sont qu'une innovation moderne et que les racines sont bien plus longues, les conjugaisons des verbes bien plus

  1. Hid en finois sitta.
    Ir kirjaa.
    Tiltkielto.
    Nyir nivara.

  2. Il y a surtout un dialecte, celui des Palocs, qui possède son poète de génie, en Lisznai, comme le Provençal en France s'honore de son Mistral.
  3. Nous appelerons ainsi les premiers documents de la langue magyare, sortis du berceau de la littérature.