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philosophe allemand Leibnitz avait soutenu la même thèse. Même en Hongrie, nous rencontrons, vers la fin du dernier siècle, deux linguistes distingués combattant bravement l’opinion de plusieurs savants compatriotes qui prétendaient avoir trouvé une affinité entre le magyare et les langues orientales plus particulièrement sémitiques. Les œuvres estimables de Sainovits et de Gyarmathy ([1]) auraient pu rendre d’excellents services aux philologues qui venaient après eux, et sont encore aujourd’hui d’une utilité incontestable pour celui qui travaille dans le même sens. En Hongrie c’était malheureusement peine perdue. Le peuple se souciait peu d’une parenté possible avec les Lapons aux cheveux roux ou les Finnois qu’on ne connaissait que de ouï-dire, et il savait gré à ceux qui s’efforçaient de combattre ces idées en cherchant une plus noble souche, une origine antique perdue dans la nuit des siècles. D’autres peuples ont eu la même faiblesse. Nous remarquons déjà chez les Grecs et les Romains une tendance prononcée à reculer leur

  1. Affinitas linguæ hungaricæ cum linguis fennicæ originis grammatice demonstrata. Gœttingse, 1779.