Page:Ujfalvy - La Hongrie, son histoire, sa langue et sa littérature.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nombre de poètes et de prosateurs témoignent de sa vitalité. Herder s’est donc trompé aussi bien que l’empereur Napoléon Ier lorsqu’il prétendait que dans cinquante ans l’Europe serait cosaque ou républicaine.

Il n’est ni indifférent ni inutile pour la France de connaître l’esprit de cette langue mâle et sonore, et de lire, ne fût-ce que dans une traduction, quelques pages de cette poésie, tantôt si mélancolique, tantôt si franchement gaie, et de cette prose à la fois précise et rêveuse.

Je me propose donc de signaler les particularités de la langue magyare en faisant ressortir les caractères originaux qui la séparent des langues indo-européennes et ceux qui la rattachent aux idiomes tchoudes ou finnois. Qu’il me soit permis de donner ici, comme dans une esquisse rapide, un aperçu historique de ce peuple qui, jaloux de ses traditions, a su garder intactes sa nationalité, sa constitution et sa langue.

Il y a neuf siècles qu’un peuple nomade et guerrier qui passait ses journées à cheval à poursuivre les hordes voisines dans la plaine et dormait la