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dont la garde arrondie comporte différentes couleurs.

Chaque corporation possède un uniforme spécial ; tous sont faits des plus belles étoffes, d’un coloris brillant et d’un pittoresque achevé ; ces costumes sont les derniers vestiges du moyen-âge, et ils caractérisent pour nous l’époque où les hommes étaient beaux à contempler. L’étudiant qui présidait au bout de notre table avait l’air grave et solennel ; sa haute silhouette ne manquait pas de grâce. Sans nul doute il ressemblait de très près à un de ses ancêtres ; il personnifiait dans tout son ensemble le type accompli du moyen-âge.

Comme je l’ai déjà dit, la salle était comble. Un des bas côtés était bondé d’étudiants qui, en se levant, formèrent une haie et nous empêchèrent de voir ce qui se passait derrière eux. Cependant, aussi loin que pouvait s’étendre la vue, on remarquait que tous les jeunes visages étaient tournés dans la même direction, que tous les yeux avides et impatients était braqués sur la place occupée par M. Helmholtz.

Tous ces jeunes gens paraissaient absorbés dans leur contemplation, ils ne quittaient pas des yeux les deux grands hommes, et cette sorte d’extase était pour eux un vrai régal. Cette auréole de gloire,