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magne, son affiche principale n’était sans doute pas plus grande qu’une étiquette à apposer sur une malle. Il y a une forte quantité d’omnibus à chevaux, très propres et confortables. Mais si vous vous imaginez savoir où va une de ces voitures publiques, vous vous trompez étrangement ; vous feriez bien mieux d’en descendre, car elle ne va certainement pas dans la direction que vous supposez. Ces routes carrossables sont très compliquées à connaître, et souvent, lorsque les conducteurs s’y perdent, on n’entend plus parler d’eux pendant des années.

Aucun écriteau sur l’omnibus n’indique son itinéraire : on ne mentionne que le point terminus ; puis, la route prise est celle qui convient le mieux au conducteur ; ce dernier cherche à faire le plus de chemin possible avant d’arriver au but.

Le conducteur vous fera payer votre place plusieurs fois toutes les deux ou trois lieues, et chaque fois il vous donne un ticket dont il n’a évidemment pas gardé le talon ; vous le conservez jusqu’à ce qu’un inspecteur passe et en déchire un coin (qu’il ne garde pas), puis vous jetez votre ticket et vous pouvez vous préparer à en payer un autre. Inutile d’avoir de l’intelligence lorsque vous essayez de circuler dans Berlin en omnibus. Lors