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front, aux narines, au dos, aux tempes et derrière les oreilles, et avec cela le célèbre Bonetus, ne se déclarant pas satisfait, parlait de lui ouvrir une artère « en vue » d’y introduire… un siphon, j’imagine. — Et « malgré toutes les précautions il mourut ». Est-il une réflexion plus comique pour figurer la déconvenue naïve de ce boucher ? À en juger par tous les expédients qu’employa le célèbre Bonetus pour venir à bout d’un mal de tête, il nous est permis de supposer que si son patient avait souffert de l’estomac, il l’aurait tout bonnement étripé ?…

Je n’ai cité qu’un « cas », un simple cas de migraine ; mais le célèbre Bonetus en donne plus de onze. Sans m’attarder davantage sur ce chapitre, je noterai cette simple coïncidence, c’est que tous ces cas furent mortels. Pas un des patients n’échappa, et pourtant cette sinistre hyène ne nous fait pas grâce du moindre détail, de la plus petite goutte de sang ; on dirait qu’il croit vraiment faire œuvre utile et méritoire en perpétuant le principe de ses assassinats ! — Ce sont les « observations », assure-t-il — oui, ma foi ! je trouve plutôt que ce sont des aveux concluants !! — D’après ce même livre, « la cendre de sabot d’âne délayée dans du lait de femme guérit des engelures ». Le temps