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portantes recueillies à ce sujet par le célèbre Bonetus. »

L’« Observation no 1 » du célèbre Bonetus me semble offrir un échantillon suffisant de ce que, depuis la création du monde jusqu’à la naissance de nos pères, l’espèce humaine avait le courage de supporter à chaque « mal de tête » dont elle se voyait affligée.

« Un certain marchand, âgé de quarante ans environ, que les soucis de la vie avaient rendu profondément hypocondriaque, fut pris, pendant les chaleurs de la canicule, d’un violent mal de tête qui l’obligea bientôt à garder le lit.

« Appelé près de lui, j’ordonnai la vénésection des bras, l’application de sangsues aux narines, au front et aux tempes, ainsi que derrière les oreilles. — Je prescrivis également l’application de ventouses dans le dos, avec scarification. — Mais, malgré toutes ces précautions, il mourut. Si j’avais eu sous la main un chirurgien expert en artériotomie, j’aurais également fait pratiquer cette opération. »

Ayant cherché dans ce même dictionnaire le mot « Artériotomie », j’y trouvai cette définition :

« Ouverture d’une artère en vue d’en tirer le sang. »

Voici donc un pauvre diable saigné aux bras, au