Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur part. Mais, après tout, ma triste situation ne me permettait pas de prendre la mouche et de me venger des affronts d’un capitaliste !

J’aurais bien voulu maintenant retrouver ma poire, mais elle avait disparu ! Je venais de perdre cette bonne aubaine et les tiraillement de mon estomac augmentaient encore ma rancune contre ces deux hommes.

Dès que je me sentis un peu loin de leur maison, j’ouvris la fameuse enveloppe : à ma grande surprise elle contenait de l’argent ! Ma colère s’apaisa immédiatement, je vous en réponds.

En un clin d’œil, j’avais englouti ce billet de banque dans la poche de mon gilet, et me mettais en quête du restaurant le plus voisin pour apaiser ma faim.

Je dévorai mon repas à pleines dents ! Quand je me sentis complètement repu, je tirai mon billet de ma poche, et le dépliai. Quelle ne fut ma stupeur en découvrant qu’il représentait cinq millions de dollars ! C’était à en devenir fou ! J’ai dû certainement rester fasciné et plongé en extase devant ce billet pendant plusieurs minutes, avant de reprendre le fil de mes idées. Je vois encore d’ici la physionomie du patron du restaurant : il restait pétrifié, abasourdi, les bras pendants et les