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suis convaincu que dans ce cas un étranger très éloigné vous a télégraphié mentalement, et à votre insu, ses pensées et ses sensations ; cette transmission s’est arrêtée lorsqu’un courant contraire ou un obstacle quelconque est venu s’interposer et couper le fil de communication. Peut-être croyez-vous que ces idées et ces sensations sont une répétition ; dans ce cas, elles ne deviennent une répétition qu’au moment où elles vous sont communiquées. Il est possible que Mr Brown, le « voyant », lise dans le cerveau d’autrui. L’hypothèse contraire est également admissible ; en tout cas je sais de source certaine qu’il m’est arrivé de lire dans l’esprit d’autrui ; par conséquent, je ne vois pas pourquoi Mr Brown n’en ferait pas autant.

J’ai écrit ce qui précédé il y a trois ans, à Heidelberg, et j’ai mis de côté mon manuscrit en me proposant d’y intercaler des exemples de télégraphie mentale à mesure qu’ils se présenteraient à moi.

Pendant ce temps, le « croisement » des lettres est devenu si fréquent qu’il en est presque monotone.

Aussi ai-je mis à profit mes observations relatives à ces « coïncidences » ; maintenant, lorsque je suis las d’attendre des nouvelles de quelqu’un, je m’assois et le force à m’écrire, qu’il le veuille ou