Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et du reste, vous nous avez dit que vous aviez une foule de choses à nous raconter, de quoi nous tenir éveillés une partie de la nuit.

Le jeune homme avait raison et faisait preuve de bon sens. Son oncle le reconnut. Il servait en même temps ses propres intérêts et fit cette réflexion pratique dans son for intérieur :

— Mon oncle et les mineurs vont être fameusement commodes pour me créer un alibi qui ne pourra être contesté.

L’oncle et le neveu causèrent dans leur chambre pendant trois heures. Puis, vers minuit, Fetlock descendit seul, se posta dans l’obscurité à une douzaine de pas de la taverne et attendit. Cinq minutes après, Flint Buckner sortait en se dandinant de la salle de billard, il l’effleura presque de l’épaule en passant. « Je le tiens », pensa le jeune garçon.

Et il se dit à lui-même, en suivant des yeux l’ombre de la silhouette : « Adieu, mon ami, adieu pour tout de bon, Flint Buckner ! Tu as traité ma mère de… c’est très bien, mais rappelle-toi que tu fais aujourd’hui ta dernière promenade ! »