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dire qu’elle représente la seule maison du camp. Elle occupe une position centrale et devient, le soir, le rendez-vous de la population. On y boit, on y joue aux cartes et aux dominos : il existe un billard dont le tapis couturé de déchirures a été réparé avec du taffetas d’Angleterre. Il y a bien quelques queues, mais sans procédés ; quelques billes fendues qui, en roulant, font un bruit de casserole fêlée et ne s’arrêtent que par soubresauts, et même un morceau de craie ébréchée ; le premier qui arrive à faire six carambolages de suite peut boire tant qu’il veut, aux frais du bar.

La case de Flint Buckner était au sud, la dernière du village ; sa concession était à l’autre extrémité, au nord, un peu au-delà de la dernière hutte dans cette direction. Il était d’un caractère cassant, peu sociable, et n’avait pas d’amis. Ceux qui essayaient de frayer avec lui ne tardaient pas à le regretter et lui faussaient compagnie au bout de peu de temps. On ne savait rien de son passé. Les uns croyaient que Sammy Hillyer savait quelque chose sur lui : d’autres affirmaient le contraire. Si on le questionnait à ce sujet,