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et bien souvent près de perdre mon dernier espoir. Pourtant, les mineurs de ce pays sont de braves gens ; leurs manières affables que je connais de longue date et leur franchise d’allures sont bien faites pour me remonter le moral et me faire oublier mes ennuis. Voilà plus d’un mois que je suis ici. Je partage la cabane d’un jeune homme d’environ vingt-cinq ans, « Sammy Hillyer », comme moi fils unique d’une mère qu’il idolâtre et à qui il écrit régulièrement chaque semaine (ce dernier trait me ressemble moins). Il est timide, et sous le rapport de l’intelligence… certes… il ne faudrait pas lui demander de mettre le feu à une rivière ; à part cela, je l’aime beaucoup ; il est bon camarade, assez distingué, et je bénis le ciel de me l’avoir donné pour ami ; je peux au moins échanger avec lui mes impressions ; c’est une grande satisfaction, je vous assure. Si seulement « James Walker » avait cette compensation, lui qui aime la société et la bonne camaraderie. Cette comparaison me fait penser à lui, à la dernière entrevue que nous avons eue. Quel chaos que tout cela, lorsque j’y songe !