Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

maquillai la figure en conséquence, et m’assis dans ma chambre obscure, gardant à portée de ma main un sac plein de vêtements de rechange. Je laissai ma porte entrebâillée, me doutant bien que l’oiseau ne tarderait pas à s’envoler. Au bout d’une demi-heure, une vieille femme passa ; elle portait un sac. Un coup d’œil rapide me suffit pour reconnaître Fuller sous ce déguisement ; je pris mon baluchon et le suivis.

Il quitta l’hôtel par une porte de côté ; et, tournant au coin de l’établissement, il prit une rue déserte qu’il remonta pendant quelques instants, sans se préoccuper de l’obscurité et de la pluie. Il entra dans une cour et monta dans une voiture à deux chevaux qu’il avait commandée à l’avance ; sans permission, je grimpe derrière, sur le coffre à bagages, et nous partîmes à grande allure. Après avoir parcouru une dizaine de milles, la voiture s’arrêta à une petite gare. Fuller en descendit et s’assit sur un chariot remisé sous la véranda, à une distance calculée de la lumière ; j’entrai pour surveiller le guichet des billets. Fuller n’en prenant pas, je l’imitai. Le train arriva : Fuller se fit ouvrir un compartiment ; je montai dans le