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ami toujours transi de froid, et je lui dis aimablement : « Venez dans le nid qui vous attend. Vous y dormirez comme un bienheureux et demain vous vous sentirez mieux. »

Je le déshabille, le couche, et en le voyant la tête sur l’oreiller, je lui souhaite : « Bonsoir, bons rêves. »

— Bonsoir, me répond-il avec un faible sourire.

Après avoir regardé le temps par la fenêtre, je gagnai mon lit, qui était fait à la diable. Oh ! l’horrible lune, froide et lugubre ! Phœbé, Diane ou Lune, je te supplie par le nom que tu voudras de ne pas pénétrer dans ma chambre et de ne pas inonder mes yeux de ton pâle sourire ! Au diable ta figure blafarde qui trouble le sommeil et les doux rêves !

Le lendemain matin, j’allai chez mon ami et le traitant comme un prince ou un personnage de marque, je lui demandai avec force détails des nouvelles de sa nuit. Comme c’est un homme intègre, incapable d’altérer la vérité, il m’avoua qu’il avait eu un peu froid. Insupportable personnage ! Je lui avais pourtant donné toutes les couvertures de la maison !