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ne nous suffit pas. Si vous offrez à un ami un bon dîner ou un verre de vin, s’il a chaud et est bien éclairé chez vous, il reviendra ; sans cela vous ne le reverrez plus ; la nature humaine est ainsi faite ; moi, du moins, je me juge ainsi. Mais ici j’établis une distinction. Si votre ami fait des avantages matériels qu’il peut trouver chez vous plus de cas que des charmes intellectuels, s’il dédaigne votre amitié parce qu’il ne trouve pas chez vous tout le luxe et le confort qu’il aime, alors, ne l’honorez pas du nom d’« Ami ! »

— Allons nous coucher, proposai-je.

— Parfait, répondit mon invité.

— Pas si vite, mon cher, répliquai-je ; les lits ne sont pas faits ; il n’y a pas de femme de chambre dans la maison. Mais qu’est-ce que cela fait ? Cela n’a aucune importance. Je vais m’absenter un instant pendant que vous entretiendrez le feu.

Je monte dans la chambre d’ami ; je n’y trouve rien. Au bout d’une demi-heure, je découvre des oreillers, des draps et des couvertures. Je redescends et je tape joyeusement sur l’épaule de mon