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à mon endroit, j’allai demander de l’aide aux voisins. Le grand chasseur d’ours, qui tient un hôtel en été, écouta mon histoire avec un sourire sceptique ; son incrédulité gagna tous les habitants de l’hôtel et de la localité. Cependant comme j’insistais sans le faire à la pose, et que je leur proposais de les conduire sur le théâtre de mon exploit, une quarantaine de personnes acceptèrent de me suivre et de m’aider à ramener l’ours. Personne ne croyait en trouver un ; pourtant chacun s’arma dans la crainte d’une fâcheuse rencontre, qui d’un fusil, d’un pistolet, un autre d’une fourche, quelques-uns de matraques et de bâtons ; on ne saurait user de trop de précautions.

Mais lorsque j’arrivai à l’endroit psychologique et que je montrai mon ours, une espèce de terreur s’empara de cette foule incrédule. Par Jupiter ! c’était un ours véritable ; quant aux ovations qui saluèrent le héros de l’aventure… ma foi, par modestie, je les passe sous silence. Quelle procession pour ramener l’ours ! et quelle foule pour le contempler lorsqu’il fut déposé chez moi ! Le meilleur prédicateur n’aurait pas réuni autant de monde pour écouter un sermon, le dimanche.