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plus fort que sherlock holmès

— Maman, suis-je différent des autres enfants ?

— Mais non, mon petit, pourquoi ?

— Une petite fille qui passait par ici m’a demandé si le facteur était venu, et je lui ai répondu que oui ; elle m’a demandé alors depuis combien de temps je l’avais vu passer ; je lui ai dit que je ne l’avais pas vu du tout. Elle en a été étonnée, et m’a demandé comment je pouvais le savoir puisque je n’avais pas vu le facteur ; je lui ai répondu que j’avais flairé ses pas sur la route. Elle m’a traité de fou et s’est moquée de moi. Pourquoi donc ?

La jeune femme pâlit et pensa : « Voilà bien la preuve certaine de ce que je supposais : mon fils a la puissance olfactive d’un limier. »

Elle saisit brusquement l’enfant et le serra passionnément dans ses bras, disant à haute voix : « Dieu me montre le chemin. » Ses yeux brillaient d’un éclat extraordinaire, sa poitrine était haletante, sa respiration entrecoupée. « Le mystère est éclairci maintenant, pensa-t-elle ; combien de fois me suis-je demandé avec stupéfaction comment mon fils pouvait faire des choses impos-