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LES RÉVÉLATIONS DE HUCK.

est éventée. La veuve fera semblant de s’étonner ; mais elle sait aussi à quoi s’en tenir. Le Gallois a cherché Huck partout pour l’amener. La grande surprise aurait raté si Huck n’avait pas été là.

— Quelle surprise ?

— Le Gallois doit raconter comment Huck a suivi les voleurs qui en voulaient à la veuve. Je te parie que son effet sera raté.


Va te plaindre à tante Polly !
Sid ricana avec un air de jubilation qui montrait qu’il était très satisfait de lui-même.

— Sid, est-ce toi qui a gâté la surprise ? demanda Tom d’un ton indigné.

— Quelqu’un l’a gâtée, voilà tout.

— Sid, il n’y a qu’un individu dans la ville assez pleutre pour agir ainsi, et cet individu c’est toi. À la place de Huck, tu aurais pris tes jambes à ton cou et tu n’aurais pas osé dénoncer les voleurs. Tu es un méprisable envieux, et cela t’agace d’entendre louer ceux qui valent mieux que toi… Tiens, prends ça et ça… Pas de remerciements, comme dit la veuve.

Tom appliqua deux bons soufflets sur les joues de Sid et l’aida à regagner la porte en lui administrant plusieurs coups de pied.

— Va te plaindre à tante Polly, si tu l’oses, ajouta-t-il, et demain tu auras de mes nouvelles.

Quelques minutes plus tard, il avait réussi à entraîner Huck, et les invités de la veuve se trouvaient attablés. Au dessert, le Gallois pro-