Page:Twain - Les aventures de Tom Sawyer, trad Hughes, illust Sirouy, 1884.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
LES AVENTURES DE TOM SAWYER.


— Il y en a même qui disent que, si par hasard il était acquitté, ils se chargeraient de le pendre.

— Et tu peux être sûr qu’ils tiendraient parole.


Tom et Huck visitent Jack Potter.
Les deux jeunes garçons eurent un long entretien qui ne contribua nullement à les consoler. L’heure du crépuscule les trouva rôdant aux environs de la petite geôle avec un vague espoir qu’il arriverait quelque chose qui rendrait leur cas de conscience moins difficile à résoudre. Mais il n’arriva rien. Les anges et les fées ne semblaient pas s’intéresser à l’infortuné captif.

Ils s’approchèrent, ainsi qu’ils l’avaient souvent fait, de la fenêtre grillée afin de passer du tabac et des allumettes à Jack Potter. La cellule se trouvait au rez-de-chaussée et aucun gardien ne se montrait. La reconnaissance avec laquelle le prisonnier accueillait leurs dons leur inspirait toujours des sentiments de remords qui cette fois furent plus profonds que jamais. Ils s’accusèrent de trahison et de lâcheté lorsque Potter leur dit :

— Vous vous êtes joliment bien conduits avec moi, garçons. Je me dis souvent ; J’étais toujours à raccommoder les jouets des enfants ; je leur montrais les bons endroits pour pêcher, je les obligeais le plus