Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Royale fasse mystère de son infirmité par tous les moyens qui sont en son pouvoir, jusqu’à ce que le mal soit passé et qu’Elle se retrouve telle qu’Elle était auparavant. En conséquence, Son Altesse Royale ne démentira à personne qu’Elle est le vrai prince, l’héritier de la couronne d’Angleterre ; Elle maintiendra et sauvegardera sa dignité de prince, en recevant, sans aucune parole ni aucune marque de protestation, les hommages et les serments d’allégeance auxquels Elle a droit suivant la coutume ; Elle renoncera à tout commerce avec les individus de basse extraction et de condition vile enfantés dans son esprit par les troubles malsains de son imagination surmenée ; Elle s’efforcera avec diligence de repeupler sa mémoire des images auxquelles Elle a été accoutumée ; et si tant est qu’Elle n’en ait point gardé souvenance, Elle se taira, ne trahissant ni par semblant de surprise ni par aucun autre signe quelconque qu’Elle a oublié ; dans les occasions de réception officielle, toutes les fois qu’il se présentera un cas perplexe où Elle ne saurait comme il convient d’agir et de parler, Elle ne laissera voir aucune inquiétude aux curieux qui la regardent, mais Elle prendra en cette matière l’avis de lord Hertford et de mon humble personne, qui ai charge, de par le Roi, de me tenir au service et à la disposition de Son Altesse Royale jusqu’à ce que cet ordre soit révoqué. Tel est le bon plaisir de Sa Majesté le Roi, qui adresse ses salutations à Votre Altesse Royale et prie Dieu qu’il daigne en sa merci promptement vous rétablir et vous ait maintenant et à jamais en sa sainte garde.

Lord Saint-John fit une révérence et se rangea à l’écart. Tom répliqua avec résignation :