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ÉPILOGUE


Miles Hendon n’était pas satisfait. Il lui restait à éclaircir un mystère, qu’il eût voulu pénétrer au prix de sa vie. Mais son tourment ne fut pas de longue durée. Il apprit bientôt pourquoi lady Édith l’avait renié. La malheureuse femme ne l’avait point trompé en disant qu’elle était une esclave enchaînée à la volonté de son maître. Le tyran lui avait commandé de parler et d’agir comme elle l’avait fait, en la menaçant de la livrer aux plus effroyables supplices, si elle ne déclarait point qu’elle ne reconnaissait pas Miles Hendon. Elle s’était révoltée contre cet acte infâme et avait demandé la mort. Alors Hughes, changeant tout à coup de tactique, lui avait donné l’assurance que, si elle refusait d’obéir, ce ne serait pas elle, mais Miles qui périrait. Lady Édith, tremblant pour celui qu’elle aimait, avait cédé et promis de souscrire à l’ordre de son mari, et elle avait tenu parole.

Hughes ne fut pas inquiété pour avoir usurpé les titres et les biens de son frère, car Miles ne voulut pas témoigner contre lui. Mais l’usurpateur abandonna sa femme et ses domaines pour échapper à l’opprobre. Il passa à l’étranger, où il mourut quelques années après. Alors Miles rentra en possession de son manoir.

Le comte de Kent épousa la veuve de son frère,