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affectueusement à ceux qui étaient les plus éloignés et en parlant un tendre langage à ceux qui étaient les plus proches de Sa Grâce, se montra lui-même aussi reconnaissant de recevoir la bienvenue de son peuple, que celui-ci l’était de la lui offrir. À tous ceux qui lui souhaitaient longue vie et bonheur, il disait : merci. À ceux qui disaient : « Dieu sauve Votre Grâce ! », il répondait en retour : « Dieu vous sauve tous ! » et il ajoutait qu’il les remerciait de tout son cœur. Le peuple était merveilleusement transporté en entendant ces réponses aimables et en voyant ces gestes nobles de son Roy. »

À Fenchurch Street, un bel enfant en riche appareil se tenait debout sur une estrade. Il adressa à Sa Majesté, au nom de la ville, de la Cité et du royaume, un compliment en vers, dont voici les derniers :

Salut, ô Roi ! Ton nom se grave en notre cœur !
Salut, salut ! Nos voix célèbrent ta grandeur !
Salut ! Nos voix, nos cœurs joyeux que rien n’oppresse,
Vers Dieu pour ton bonheur s’élèveront sans cesse !

Le peuple acclama l’enfant et répéta en chœur ce qu’on venait d’entendre réciter.

Tom Canty contemplait cette mer mouvante qui s’agitait à ses pieds, et sur laquelle il semblait marcher ; et son cœur se gonfla d’orgueil, et il se dit qu’il n’y a pour l’homme qu’un but en ce monde : être Roi et être l’idole d’une nation !

En ce moment ses regards découvrirent au loin deux de ses anciens camarades d’Offal Court. Ils étaient, ce jour-là comme toujours, en guenilles. L’un